Faites ce que je dis, surtout pas ce que je fais
Lors du dernier conseil municipal (3 avril 2025), la maire de Séné a tenu des propos qui laissent perplexes sur sa conception du dialogue et de la cohérence. S'attaquant assez vertement, avec son adjoint aux finances, à la volonté de Clément Le Franc, élu d' Ensemble pour Séné, d'obtenir des informations sur le dossier PPS, la maire de Séné a déclaré : « Et peut-être qu'avant d'appeler la presse, [...], peut-être qu'un des premiers réflexes que l'on doit avoir mutuellement, c'est de s'appeler. » Une invitation au dialogue direct qui pourrait sembler louable… si seulement elle appliquait à elle-même cette règle qu’elle veut imposer aux autres.
Passons sur l'accusation implicite, sans fondement, qui voudrait que notre collègue soit systématiquement à l'origine d'un article dans la presse, comme si la présidente de l'association PPS n'était pas capable d'agir par elle-même ! Quel mépris !
En réalité, cette déclaration soulève une question évidente : la maire de Séné prône-t-elle un dialogue sincère ou s’agit-il simplement d’un discours destiné à être un contre-feu sans réelle intention de changer les pratiques ? Car, dans les faits, la maire de Séné ne semble pas toujours suivre son propre conseil. Plusieurs fois déjà, elle a pris la parole dans la presse sans même chercher à informer les élus de l'opposition, pourtant eux-aussi investis de la légitimité démocratique ! Il est même arrivé que des annonces soient faites dans la presse quotidienne régionale alors même que le conseil municipal n'avait rien voté et délibéré ! Quelques exemples : la potentielle vente du local ruelle du recteur, la reprise des “rencontres au coin de la rue avec les Sinagots et les élus”, la modification du fonctionnement tarification loisirs périscolaires et extrascolaires… Ensemble pour Séné se verrait donc reprocher ce que la majorité se sent libre de faire ? Etrange conception d'un respect mutuel ! Mais ce n'est pas étonnant, finalement, lorsque l'on sait que la maire de Séné a donné son parrainage, en 2022, à Jean-Luc Mélenchon (grand partisan du dialogue apaisé et du rassemblement) et que son adjoint aux finances était encore récemment adhérent de LFI.
Cette posture ambiguë confirme finalement que la volonté d’instaurer un climat d’écoute mutuelle n'est qu'un effet de dupes. Est-il acceptable d’appeler au dialogue uniquement lorsque cela sert ses propres intérêts ? La communication avec la presse fait partie du fonctionnement démocratique et permet à tous les citoyens d’être informés en transparence. Dans notre cas précis, cela permettait aussi d'obtenir des informations qu'il était difficile d'obtenir puisque même en réunion de commission, Ensemble pour Séné n'a pas pu obtenir le moindre élément, comme cela a été rappelé par notre élu lors du conseil. Vouloir restreindre cette liberté sous couvert d’un prétendu dialogue préalable pourrait être perçu comme une volonté de contrôle de l’information plus que comme une recherche sincère d’apaisement. La preuve ? Les réponses de la municipalité ont été très floues, sans apporter de démenti ou de délai. La vidéo des prises de parole est disponible sur le site Internet de la mairie (minute 16’30) : les faits parlent par eux-mêmes.
Si la maire de Séné veut réellement favoriser le dialogue et la concertation, encore faudrait-il qu’elle donne l’exemple en s’appliquant à elle-même les principes qu’elle défend publiquement. Quant à son adjoint, plutôt que d'attaquer aussi frontalement son collègue élu, il aurait été préférable qu'il suive les conseils de sa chef, qu'il passe un coup de téléphone et apporte les précisions demandées. La majorité devrait pourtant savoir que lorsque quelqu'un pointe du doigt une personne, il y a trois autres doigts qui sont dirigés vers lui...
Dernière leçon : si la municipalité s'en prend tellement à Ensemble pour Séné, c'est qu'elle a bien compris qu'elle avait là, en face d'elle, LA SEULE ET VERITABLE ALTERNATIVE POLITIQUE !