Une approche vraiment sociale ?
Le conseil municipal de décembre dernier s’est prononcé sur le plan local d’urbanisme, document planifiant et organisant la ville pour la décennie à venir. Constructions de logements et caractérisation de ces derniers, préservation de zones naturelles, identification des zones à urbaniser, implantations commerciales à favoriser, etc : un très grand nombre de décisions sont prises. Parmi ces dernières, la réalisation de 50% de logements sociaux dans tout projet de plus de 6 logements. Aujourd’hui, Séné a 14% de logements sociaux alors que l’article 55 de la loi SRU (votée en 2000) en impose un minimum de 20% (25% depuis que nous sommes passés en zone tendue, en octobre 2023). Rappelons que la gauche et l’extrême-gauche gèrent la commune depuis 18 ans, laquelle n’a toujours pas atteint le seuil légal.
Mais au-delà de cet aspect, nous ne pouvons que nous interroger sur la démarche présentée comme sociale d’une majorité qui n’a que ce mot à la bouche. En effet, imposer 50% de logements sociaux dans de nouvelles constructions est-il vraiment social ? Oui… en théorie. Absolument pas dans les faits !
Attardons-nous quelques instants sur des mécanismes basiques.
Les terrains sont aujourd’hui propriété de personnes privées. Ces dernières vendent leurs terrains à des promoteurs immobiliers, chargés de mettre en place des programmes d’habitats. Ces programmes doivent évidemment générer des bénéfices sur les opérations immobilières considérées car il s’agit d’acteurs économiques. Ce ne sont nullement des associations caritatives sans but lucratif ! Ces promoteurs achètent donc des terrains. Or, le prix de ces derniers est en hausse continue : l’offre se raréfie (et ce, notamment depuis la mise en place de la loi relative à la Zéro Artificialisation Nette des sols) et la demande de logements, elle, ne cesse de croître. Par conséquent, et pour s’assurer de réels bénéfices avec 50% de logements sociaux contraints, les promoteurs immobiliers devront vendre encore plus chers les 50% de logements qui ne seront pas considérés légalement comme sociaux. Il en résultera, mécaniquement, une exclusion assez forte puisque seuls ceux qui pourront acheter à Séné seront des personnes (des investisseurs ?) capables de payer un mètre carré parfois proche d’un mètre carré parisien !
Une zone d’aménagement concertée (ZAC) avec une gestion communale aurait permis de cibler la revente aux familles mais aussi de limiter la montée des enchères sur le foncier, tout en limitant aussi la densification. Les élus majoritaires ont refusé cela.
Un exemple très concret ? 73 logements sont prévus sur une zone spécifique dans la commune. Mais diverses sources (et non contredites par la majorité en conseil municipal) indiquent qu’en réalité le projet serait finalement de 200 logements, avec des flux non maitrisés et aucune voie créée pour limiter l’impact des riverains !
Oui, avoir une approche résolument sociale n’est pas simplement de la communication. En ce qui nous concerne, au sein d’Ensemble pour Séné, nous voulons du social pragmatique qui évite l’envolée des prix et la densification. Nous voulons des familles, pas des investisseurs ou des résidents secondaires. C’est cela, avoir une politique du logement vraiment sociale. Nos propositions le permettaient, la majorité les ont refusées. Le dogmatisme a encore frappé.